Descendant d’indiens musulmans sous le sou, qui migrèrent en 1860 à Madagascar, le petit Firoze Koytcha étudie à la madrassa et à la lumière de la bougie. Bon élève, il est envoyé à Paris, où il n’a aucune attache, pour y suivre des études de médecin. Les fins de mois sont difficiles, sa vie aussi : l’expatrié est victime de racisme de Français, mais aussi de Malgaches : un certain Ratisraka, futur président de la Grande Ile, l’expulse du foyer étudiant, en raison de ses origines indiennes.
Une fois chirurgien, Firoze Koytcha s’installe à La Réunion ; il es à l’origine des premières greffes de rein dans le département d’outre-mer. Il devient un membre important de la communauté musulmane et fonde une association humanitaire. À Madagascar, les Karanes étant pris à partie par les habitants, il faut aider la population et éviter qu’elle fasse de ses coreligionnaires des bous émissaires.
À la tête de l’ONG Médecins de l’Océan Indien (MOI), Firoze Koytcha et ses bénévoles effectuent près de 80 missions, soignant près de 500 000 malades ! Ni l’assassinat de son père, ni le crash d’un avion qui transportait des missionnaires de MOI, faisant 36 morts et dont il est l’un des quatre survivants, ni les émeutes anti-karanes ne le détournent de son engagement.
À 82 ans, Firoze Koytcha prépare la prochaine mission, à Brickaville…